Biographie

KETTLY NOËL

Artiste - Chorégraphe - Performer

« Nombreux sont ceux qui ont une image forte de Kettly Noël ; mais sans savoir la nommer. En 2014, cette artiste incarnait le personnage de Zabou la folle dans Timbuktu, le film d’Abderrahmane Sissako. Zabou continuant d’aller maquillée, non voilée, dans la cité du désert tombée aux mains des djihadistes. La figure de Kettly Noël se devine-t-elle en Zabou ? Tenues somptueuses en trois bouts de chiffon. Yeux révulsés sur une intériorité énigmatique. Regard incisif tourné sur l’altérité. Petit corps, suspendu, hiératique. Zabou : une folie d’artiste femme folle, plus puissante que toute la folie des hommes.


Actrice devant la caméra de Sissako, Kettly Noël est surtout connue comme artiste chorégraphique. La danse l’attire tôt dans sa jeunesse en Haïti. Frottée à la modernité américaine, puis française (elle passe quelques années à Paris, où elle est remarquée), Kettly Noël choisit l’Afrique. Milieu des années 90 : elle cherche ses partenaires au Bénin, puis à Bamako. Doit les former. Jeunes. Au plus près de la rue. Il lui faut transmettre une optique contemporaine sur son art. L’explorer toujours plus. Très au-delà des mots, sans courir derrière style ou forme.


Les créations de Kettly Noël se forgent au contact de réalités âpres. Ses pièces la détachent dans le renouveau chorégraphique en cours sur le continent noir. Convaincue que l’Afrique doit se soucier de ce qu’elle veut dire de spécifique au monde, passionnée à l’idée que la danse en soit l’une des forces profondes, elle dessine toutefois un devenir qui transgresse tout enfermement identitaire. »


Extrait d'un texte de Gérard Mayen

Répertoire & événements chorégraphiques

- 2022 -

> février : Création du film danse et performance NEXT 2, collaboration entre l’Allemagne, l’Islande et le Mali


> février : Spectacles AM ANFANG au Humboldt Forum à Berlin 


> novembre/décembre 2022 : 3ème de la biennale de danse & de performance  « Port-au-Prince Art Performance - PAPAP » à Port-au-Prince (Haïti)


- 2020 -

Organisation de la 2ème édition de la biennale de danse & de performance  « Port-au-Prince Art Performance - PAPAP » à Port-au-Prince (Haïti)

- 2019 -

> Danse Mutante - création 2019 pour 2 danseurs canadiens à l’Agora de la danse au Canada


> Day Dream - création pour le projet 1000 Scores de Cornélius Puschke au festival Tanz im August

- 2018 -

Organisation de la 1ère édition de la biennale de danse & de performance « Port-au-Prince Art Performance - PAPAP » à Port-au-Prince (Haïti)

- 2017 -

> Zombification - installation et performance pour documenta 14 à Athènes


Plongée visuelle dans les ténèbres de la mémoire, mêlant les guèdes, les loas vaudous de la mort, aux sonderkommandos d’Ebola, évoquant pêle-mêle l'esclavage, les lynchages, les camps de la mort, les “killing fields” Cambodgiens ou Rwandais, les massacres passés ou à venir et les faces les plus noires de notre histoire,


Zombification renvoie à des images qui ne cessent de hanter l’esprit de l’homme contemporain et empêchent une vision plus moderne de se concevoir. Dans un ballet incessant et absurde de corps déshumanisés servis par des « croque morts », un chantier impossible qui concilie surréalisme haïtien et art contemporain, une femme, telle Orphée réincarnée, tente de survivre au milieu des cadavres de nos illusions.


La Zombification, entendez par là l’oblitération de toute conscience et de libre arbitre, est globale.

> Création au Studio du Centre Chorégraphique de Créteil et du Val de Marne « Les petites histoires de Tim Burton : La fille vaudou ». Un projet de Emilio Calcagno. 


Kettly Noël est actuellement lauréate résidente à la Cité Internationale des arts (Paris)

- 2016 -

TichÈlbÈ - Transmission et Répertoire Triennale Danse, l’Afrique Danse!

- 2015 -

Je ne suis plus une femme noire (Wien Festvochen)


Je ne suis plus une femme noire est un questionnement sur les matérialités noires avec comme point central, la femme loin ou proche de l’image figée des yeux de tous. Du noir à la lumière. Une femme noire dans le noir Une femme à la lumière. Parlons plus de genre questionnons l’être en tant que matière et absence de matière. Que se passerait-il si on faisait abstraction de l’humain et de toute identité? Que resterait il? De la matière?... Et la matière déshumanisée serait elle capable d’émotion? Vivre c’est mourir tous les jours. L’éternel recommencement commun à tous. Le testament quotidien de notre propre existence.

- 2014 -

Actrice dans Timbuktu dans le rôle de Zabou - Un film de Abderrahmane Sissako


Timbuktu a reçu plusieurs récompenses :

• Festival de Cannes 2014 : Prix du jury œcuménique et Prix François-Chalais (sélection officielle)

• 40e cérémonie des César20 (2015) : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario original, Meilleure photographie, Meilleure musique, Meilleur montage, Meilleur son

• London's Favourite French Film 2015 : Premier prix

- 2011/2013 -

Fanta Kaba - Le Quartz-Scène nationale de Brest Bonlieu - Scène nationale d’Annecy


Une femme, la nuit, l’Afrique.


Fanta Kaba, déjà tout un personnage rien que par son nom. Son errance dans la ville, Bamako peut-être, son corps serpentant avec la musique et les lumières, se diluant dans des fantasmagories secrètes. Sa quête d’un ailleurs, d’une fête, d’une métamorphose, d’une aventure, d’un homme, qui bouleverseraient sa réalité. Kettly Noël transpose à la scène cette « confusion de corps, de la femme à la danseuse, de la danseuse à l’interprète, de l’interprète au caractère, du caractère à la transformation, de la transformation à la performance », selon ses mots, s’inspirant de l’univers transgressif des bars et des boîtes, sous la forme d’un « récit intime qui sonde les rapports entre la femme et les fantasmes qu’elle suscite ». Fanta Kaba n’a plus peur des forces obscures, de la brèche ouverte dans le monde du jour, de la solitude, de la révolte, de l’urgence à survivre. M Marie-Mai Corbel / extra-11 / Bonlieu - Scène nationale d’Annecy

- 2008 -

Chez Rosette - Maison de la Danse de Lyon


« Mais qui est Rosette ? Est-ce une vilaine dame ou un lieu de débauche ? Un endroit de rendez-vous ? Là est la question. Rosette est un prétexte pour parler. Rosette intrigue et enchante. Rosette valse et pleure. Rosette nous entraîne dans un monde qui touche l'intime. Rosette s'acharne sur les clichés pour dénoncer et faire rêver. Elle se donne un malin plaisir à décou- per dans la plaie. Elle nous emporte dans des contrées lointaines nommées fantasmes. Un questionnement et un jeu de miroir sur notre monde d'aujourd'hui, un face à face avec nos sentiments et nos désirs. À chaque instant le moment vacille et nous apporte de nouvelles émotions. L'espace, une structure, des étages, des hauteurs, des circulations, des objets, et des personnages. La coupe d'un immeuble ou d'une cour pour en laisser paraître des tranches de vie. »

- 2007 -

Correspondances avec Nelisiwe Xaba (Rencontres chorégraphiques internationales de Seine Saint Denis)


Kettly Noël et Nelisiwe Xaba se retrouvent après de multiples confidences.


Elles sont là. Les corps sont là, ces dames sont là. Elles sont là au rendez-vous pour se raconter leurs vies, échanger leurs avis, pour rire, pour se disputer. Elles se retrouvent enfin, le temps d’un désir incertain. Un moment quelque part, le temps d’un rêve où tout et rien n’existe à la fois.

- 2005 -

L’Autre avec Augusto Cuvilas (Bamako et Maputo)


Il est là, elle est là.


Quand Maputo rencontre Bamako. Il est Augusto Cuvilas, elle est Kettly Noël. Une rencontre de deux artistes en quête de nouvelles représentations où toutes les formes trouvent place. Le sable rythme le temps et l’espace et nous file entre les mains. Elle se questionne, il se demande. L’instant est fragile.

- 2004 -

Errance - Festival du Théâtre des Réalités à Bamako


Dans un décor clinique et glacial, un corps seul face à lui-même : face à ses joies, à ses douleurs, à ses souvenirs, ses envies et ses tribulations. Le corps parle de lui- même en se dressant son autoportrait. Un face à face....

- 2002 -

TichÈlbÈ - Festival du Théâtre des Réalités à Bamako ; Lauréat des Rencontres Chorégraphiques d’Afrique et d’Océan Indien à Madagascar; Prix RFI Danse 2003


Dans la suite de cette exploration du mâle, la femme trouve sa proie. Le décor est planté : une ruelle de Port au Prince ou de Tananarive, des tôles usées par le temps. Deux corps s’acharnent, se déchirent avec une lucidité déconcertante : le rouge à lèvres bave … Un règlement de compte parce qu’il n’y a plus rien.


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